Italiens : Quand les émigrés c’était nous !

par | 15/09/2020

Regard sur les migrations dans une perspective historique 

Réfléchir su la question des migrations aujourd’hui à travers un poignant spectacle sur l’histoire des migrants italiens.
Italiens : Quand les émigrés c’était nous !

Pamiers 19 septembre à 21h – Salle du Jeu de Mail

Le concert Italiens, quand les émigrés c’était nous a lieu au dans le cadre des Journées du patrimoine Pamiers 2020.
Le plus grand exode de l’histoire moderne a été celui des Italiens. 90 minutes pour parcourir en chansons, images et réflexions, cet exemple singulier dans l’histoire des émigrations. Plus de 27 millions d’entre eux quittèrent la Péninsule pour les quatre coins du monde. Le spectacle offre plusieurs entrées, conformément à la diversité des parcours et des histoires des émigrés. Tout d’abord la situation en Italie au moment du départ, le voyage de l’espoir et souvent la tragédie du naufrage en mer. L’enracinement dans les pays d’accueil mais aussi le rejet et le racisme à leur égard. Une mise en scène sobre mais poignante qui évoque une époque, pas si lointaine, où les Italiens étaient immigrés, clandestins et à la recherche d’une dignité que la Botte n’arrivait pas à leur donner. Un rôle essentiel dans le spectacle est joué par les images et les vidéo originales. Car l’image est, avec la chanson et la parole, une manière de comprendre les choses et d’en rendre compte. Quant aux acteurs, chanteurs et musiciens, c’est en les écoutant qu’on en découvre la saveur. C’est grâce au talent et à la passion des 25 membres, dont 7 musiciens, de la troupe Gruppo Incanto de Toulouse, née autour de RADICI – Revue d’actualité, culture et langue italiennes, que l’on restitue, avec intégrité, cette histoire commune et unique.

Site web :

https://www.facebook.com/culturepamiers
Infos réservation :
Renseignements et réservations : 05.61.60.93.60
Billetterie en ligne : ville-pamiers.fr

Histoire des migrants italiens morts en 1939 sur le chantier du barrage d’Izourt :

Le barrage est construit par la société Hydroélectrique. Celle-ci fit appel à de nombreux ouvriers en provenance des Alpes italiennes. Ces hommes habitués au climat montagnard et aux tâches rudes s’expatriaient pour des raisons économiques.

Ils étaient logés dans des baraquements en pierre, de construction robuste, des accidents survenus sur des chantiers similaires ayant montré la trop grande fragilité d’édifices en bois. Situés sur la rive droite, immédiatement en aval du mur de retenue, on peut, aujourd’hui encore, en observer les traces.

La construction fut, malgré tout, marquée par un accident dramatique au cours du mois de . Une tempête particulièrement violente bloque les travaux. Le , à 7 h 30, la tempête redouble, et balayés par de puissantes rafales de vent, deux bâtiments fragilisés par le poids de la neige accumulée s’effondrent. Immédiatement, les premiers secours s’organisent sur place, malgré des conditions météorologiques extrêmes. Les installations électriques ayant été endommagées, il faudra attendre le début de l’après-midi pour que les premiers secours puissent venir depuis la vallée en empruntant le téléphérique.

Durant la journée du , l’évacuation des premiers blessés commença, malgré une interruption du téléphérique due à une avalanche, et, dans la soirée, la décision d’évacuer le site fut prise par le préfet. Ce n’est que plusieurs jours plus tard, avec l’aide des skieurs de la 81e compagnie de Régiment d’Infanterie Alpine (RIA) de Montpellier, que les corps de toutes les victimes pourront être redescendus dans la vallée.

Cette catastrophe fit 31 morts, âgés de 23 à 52 ans. Tous seront enterrés dans le petit cimetière de Vicdessos. Parmi eux, 29 étaient italiens. Longtemps, la thèse de l’avalanche fut l’explication officielle. Récemment, grâce un extraordinaire travail de mémoire, la thèse de l’effondrement des baraquements causée par le poids des quantités exceptionnelles de neige tombées en quelques jours, fut privilégiée pour expliquer la catastrophe d’Izourt.

Le à 9h30, en l’église Notre-Dame de Vicdessos, se déroulent les obsèques des victimes de la plus grande tragédie qu’ait connu la vallée, en présence des familles italiennes prévenues du drame. Aujourd’hui encore, les victimes reposent dans le cimetière de Vicdessos, les familles des victimes étant trop pauvres pour espérer rapatrier les défunts en Italie.

En 2002, l’association «Ricordate-Izourt», née du désir d’un groupe d’hommes et de femmes de la vallée de rendre hommage aux hommes ayant participé à l’effort de développement de cette vallée, est créée. Depuis, des journées franco-italiennes sont régulièrement organisées dans la vallée ariégeoise afin de perpétuer le devoir de mémoire. Le , à l’occasion de la célébration des journées d’amitié franco-italienne, fut inauguré le sentier dit du « Chemin de la Mémoire » menant au lieu de la catastrophe depuis la centrale hydroélectrique de Pradières.

Un roman historique, écrit par un ariégeois (Gilbert Galy) et édité par l’association « Ricordate-Izourt », narre de façon très poignante ce drame.