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Communion de désir et communion spirituelle

par | 14/03/2020

Communion de désir et communion spirituelle

Certains catholiques, pour des raisons diverses, ne pourront se rendre à la messe dans leur diocèse respectif. Mais, ils peuvent tout de même communier spirituellement.

Mais comment définir la « communion spirituelle » ? Sur le site de l’Église catholique en France, elle est définie comme la « communion au Christ présent dans l’Eucharistie, non pas en le recevant sacramentellement, mais par le seul désir procédant d’une foi animée par la charité ». Elle « repose sur la foi en la présence du Christ dans l’eucharistie comme source de vie, d’amour et d’unité » et « est un moyen privilégié de s’unir au Christ pour ceux qui ne peuvent pas communier corporellement : personnes âgées, malades, divorcés remariés ».

Une pratique encouragée par Benoit XVI

Cette notion de « communion spirituelle » est en effet régulièrement utilisée à destination des divorcés remariés et de leur accès à l’eucharistie. Mais, elle n’a de fait guère été évoquée après le Concile Vatican II, pas plus que dans le Catéchisme de l’Église catholique en 1992. L’une des propositions finales du Synode des évêques sur la famille d’octobre 2014 avait souhaité justement « un approfondissement » théologique de ce sujet. Elle est également une réalité dans les régions où le manque de prêtres est criant comme en Amazonie.

Le pape Benoit XVI, dans l’exhortation Sacramentum Caritatis sur l’eucharistie source et sommet de la vie et de la mission de l’Église, a évoqué la communion spirituelle. « Sans aucun doute, la pleine participation à l’Eucharistie se réalise quand on s’approche aussi personnellement de l’autel pour recevoir la Communion, écrit-il. Toutefois, on doit veiller à ce que cette juste affirmation n’introduise pas parmi les fidèles un certain automatisme (…). Quand il n’est pas possible de s’approcher de la communion sacramentelle, la participation à la Messe demeure cependant nécessaire, valable, significative et fructueuse. Dans ces circonstances, il est bon de cultiver le désir de la pleine union avec le Christ, par exemple par la pratique de la communion spirituelle, rappelée par Jean-Paul II et recommandée par de Saints maîtres de vie spirituelle. »

Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes, a composé un acte dit de communion spirituelle pour ceux qui ne pourraient pas se rendre à la messe.

En voici le texte :

Acte de communion spirituelle

« Seigneur Jésus, je crois fermement que Tu es présent dans le Saint Sacrement de l’Eucharistie. Je T’aime plus que tout et je Te désire de toute mon âme. « Après toi languit ma chair comme une terre assoiffée» (psaume 62)

Je voudrais Te recevoir aujourd’hui avec tout l’amour de la Vierge Marie, avec la joie et la ferveur des saints.

Puisque je suis empêché de Te recevoir sacramentellement, viens au moins spirituellement visiter mon âme.

En ce temps de carême, que ce jeûne eucharistique auquel je suis contraint me fasse communier à Tes souffrances et surtout, au sentiment d’abandon que Tu as éprouvé sur la Croix lorsque Tu t’es écrié : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ».

Que ce jeûne sacramentel me fasse communier aux sentiments de Ta Très Sainte Mère et de Saint Joseph quand ils T’ont perdu au temple de Jérusalem, aux sentiments de Ta Sainte mère quand elle Te reçut, sans vie, au pied de la Croix.

Que ce jeûne eucharistique me fasse communier aux souffrances de Ton Corps mystique, l’Église, partout dans le monde où les persécutions, ou l’absence de prêtres, font obstacle à toute vie sacramentelle.

Que ce jeûne sacramentel me fasse comprendre que l’Eucharistie est un don surabondant de Ton amour et pas un dû en vue de mon confort spirituel.

Que ce jeûne eucharistique soit une réparation pour toutes les fois où je T’ai reçu dans un cœur mal préparé, avec tiédeur, avec indifférence, sans amour et sans action de grâce.

Que ce jeûne sacramentel creuse toujours davantage ma faim de Te recevoir réellement et substantiellement avec Ton corps, Ton sang, Ton âme et Ta divinité lorsque les circonstances me le permettront.

Et d’ici là, Seigneur Jésus, viens nous visiter spirituellement par Ta grâce pour nous fortifier dans nos épreuves.
Maranatha, viens Seigneur Jésus. »