En apprenant de la liturgie

 

Au-delà de l’engagement personnel et commu­nautaire à convertir nos mentalités – avant même notre comportement-, une contribution que nous pouvons offrir comme croyants   est bien celle de la vision. Et cette vision, nous pouvons l’apprendre jour après jour de la liturgie, qui est l’expérience quotidienne de nous trouver auprès du Seigneur ressuscité et victorieux, pour partici­per avec lui au salut de la Création tout entière.

C’est particulièrement évident lors de la messe, qui est le remerciement à Dieu par excellence : en elle nous offrons au Père ce qui vient de lui (le blé et le raisin), transformés par le savoir-faire de l’homme pour être notre nour­riture, notre boisson, c’est-à-dire ces éléments dont nous nous nourrissons pour vivre et vivre au mieux de nos capacités.

 

 

D’un côté, en effet, nous travaillons tous pour pouvoir manger et notre nourriture est ce qui nous permet de mener notre existence quotidienne, de nous immerger dans les relations importantes, de lutter pour les choses qui comptent, de donner notre petite ou notre grande contribution à la vie du monde. Le pain et le vin sont réellement deux symboles par excellence, parce qu’ils montrent l’unité entre le don de Dieu et notre engagement, notre travail et celui des autres, entre l’effort quotidien et la joie des relations de la fête.

Maintenant dans la messe nous offrons au Père tout notre travail et notre fatigue, et toute notre espérance et notre joie ; nous les lui offrons non parce qu’il en a besoin ou qu’il exige quoi que ce soit de nous, mais parce que celui qui aime donne, et même il se donne. En faisant cette offrande, nous reconnaissons que les choses prises simplement comme telles sont un monde qui meurt, et que la communion avec ce monde ne nous sauve pas. C’est seulement en les reliant à Dieu que nous recevons de Lui le don de la vie.