La délégation diocésaine de l’Ariège présente le thème d’année: « Agir sur toutes les causes de la faim »

par | 26/01/2019

 

« Agir sur toutes les causes de la faim »

 

C’est la thématique de la campagne pour l’année 2018 – 2019 du CCFD-Terre Solidaire.

Cette thématique rejoint tous les publics, car elle s’appuie sur cinq causes principales, retenues par le CCFD-Terre Solidaire :

Nous vous proposons de présenter ici ces cinq causes successivement de septembre 2018 à avril 2019.

 

*Cliquer sur l’image pour l’agrandir

 

L’objectif de la campagne du CCFD-Terre Solidaire est double :

-Appel à la citoyenneté et à la solidarité sans frontière, par l’information, la sensibilisation, la mobilisation ;

-Appel au don, qu’il soit individuel ou lors de collectes, comme au cours du Carême pour les chrétiens.

Rappelons-nous l’exemple du colibri, le plus petit des oiseaux, qui avec sa goutte d’eau participe à l’extinction de l’incendie de la savane.

 

Nous pouvons trouver des informations détaillées sur le site du CCFD-Terre Solidaire.

Pour notre diocèse, le site : https://ariege-catholique.fr/ccfd-terre-solidaire/

                                ou le blog régional: http://blog.ccfd-terresolidaire.org/mpr/

 

Contact : CCFD-Terre Solidaire, Maison des Œuvres, 16 rue des Jacobins, 09100 Pamiers

               Colette Franco, 06 85 27 55 77  –  Jo Bardelmann, 05 61 69 58 08

 

Jo Bardelmann

 

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.    . Les conflits armés

Aucun effort de développement n’est possible dans un pays en guerre. La paix seule est gage d’un développement durable.
Les acteurs et partenaires du CCFD Terre Solidaire le savent bien pour vivre cette situation dans différents pays du monde.

Par exemple au Rwanda en 1994 lors du génocide dans ce pays. L’un des projets soutenu concernait une association locale qui travaille avec les enfants scolarisés sur la thématique de la prévention des violences. Ce qui veut dire : désamorcer la haine de l’autre. L’éducation à la paix est au cœur de plusieurs autres projets dans la région des Grands Lacs.
En Amérique Latine le CCFD Terre Solidaire a travaillé et travaille encore dans la lignée de figures emblématiques que ce continent a suscitées : Helder Camara, Samuel Ruiz, Adolfo Perez Esquivel. Au temps des dictatures latino-américaines le CCFD-Terre Solidaire a protégé des militants de la paix et de la démocratie en leur offrant une bourse d’études en France. Actuellement le CCFD Terre Solidaire est engagé avec d’autres organisations internationales en Palestine, en Syrie, au Guatemala, etc.

Voici un témoignage éloquent d’une femme ougandaise, Filda Adoch.
Filda Adoch est née en 1958 dans le village d’Along, situé dans le district de Gulu, en Ouganda. Fille d’agriculteurs, elle arrête l’école à l’âge de 15 ans pour aider sa famille aux champs. Elle aura deux enfants d’un premier mariage, mais après six ans de vie commune, son mari est enlevé par les soldats de Museveni, arrivé au pouvoir à Kampala. Soupçonné d’être un rebelle, il ne rentrera jamais.
Après plusieurs années, Filda se marie avec un homme du village de Koch dont elle aura trois enfants.
Quelques années plus tard, alors qu’elle travaillait dans les champs, elle marche sur une des mines que les rebelles avaient déposées pendant la nuit contre l’armée.
Elle perd sa jambe gauche et doit passer trois mois à l’hôpital. A son retour, son mari a été enlevé et tué par les rebelles.
En 2003, elle doit s’installer avec sa famille dans le camp de déplacés de Bobi. Sa vie est alors ponctuée par les tourments causés par les soldats de l’armée régulière qui gardent le camp et les rebelles qui sont venus par deux fois piller la nourriture.
En 2004, son fils Okello meurt dans une embuscade tendue par les rebelles alors qu’il se rendait à son école pour récupérer ses résultats d’examens. Filda réussit cette fois-ci à rapatrier le corps de son enfant pour l’enterrer dans son village.

La lutte contre la pauvreté et les inégalités passe d’abord par la paix et le développement.

Jo Bardelmann

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. . La lutte face à la spéculation

Les effets de la spéculation sur les produits alimentaires :

Dix ans après les émeutes de la faim (2007-2008) dans 38 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, l’insécurité alimentaire persiste encore avec toutes les formes de malnutrition, pour 815 millions de personnes.

En effet, les traités de libre-échange et autres accords de partenariat économique ne permettent pas aux pays pauvres de protéger leur agriculture concurrencée par les productions des pays riches qui bénéficient de subventions. Ces denrées agricoles sont susceptibles d’accroître les profits des entreprises et le PNB d’une nation. De plus, le marché agricole mondial est contrôlé par les multinationales privées qui fixent les prix des cultures de plantation destinées aux exportations soja, palmier à huile, canne à sucre, ou les productions réservées aux agro carburants . Ces firmes fournissent 50% des engagements financiers en prenant le contrôle de vastes étendues de terre fertiles (en Argentine ou au Brésil par ex). Or, les pouvoirs publics n’honorent pas leurs engagements pour éviter l’accaparement des terres, la pollution par l’abus de pesticides, d’insecticides, engrais et autres produits chimiques qui empoisonnent les sols et les habitants (ex Monsanto dans la Pampa argentine).
Malgré les Etats Généraux de l’Alimentation en France, les objectifs sont divergents entre la conquête de marchés agricoles à l’international et la politique de coopération française pour la sécurité alimentaire; de plus, les projets de l’agrobusiness se sont encore multipliés d’où une concurrence déloyale avec les paysans endettés qui fournissent pourtant 70% de l’agriculture mondiale !

Pour le CCFD-Terre Solidaire, la faim n’est pas une fatalité, c’est un scandale !

Des alternatives efficaces existent et sont à l’œuvre.

Pour défendre une agriculture diversifiée et locale avec les techniques d’agro-écologie ; par ex dans le SE du Brésil avec l’association de jeunes agriculteurs l’ASSESOAR partenaire depuis de nombreuses années du CCFD. Autre cas 13 organisations partenaires, en place depuis 2016, dans les régions du Sahel et des Grands Lacs en Afrique, appliquent un programme d’appui aux initiatives économiques pour une transformation écologique et sociale des territoires ruraux ; « Avant ma parcelle ne donnait pas plus de 500kg par an, aujourd’hui, je récolte 800kg ! » Gloriosa, Burundi…

Pour renforcer les droits des paysans du Sud, exiger le contrôle des stocks alimentaires détenus par les multinationales pour amortir les hausses de prix et donc lutter contre la spéculation sur les matières premières agricoles ; favoriser l’accès aux semences paysannes et lutter contre les OGM (4 multinationales se partagent 60% du marché mondial des semences): au Mali, le CCFD soutien une fédération de paysans pour la culture du haricot « Niélé » ; au Congo, en Bolivie, au Pérou le CCFD aide les associations qui défendent les paysans dépossédés de leurs terres pour la déforestation ou l’exploitation minière.

Pour assurer la sécurité alimentaire, revoir les politiques de soutien aux agro carburants, donner la priorité aux besoins alimentaires au Nord et au Sud et soutenir les marchés locaux. Enfin il faut réaffirmer la primauté du Comité pour la Sécurité Alimentaire dans la gouvernance mondiale.

Colette Franco