Bientôt l’église Saint Jean du Carla-Bayle n’aura plus rein à envier à l’Église Notre-Dame-de-Toute-Grâce du plateau d’Assy.

En un temps où le municipalités se demandent parfois comment elles pourront encore préserver leur église de la disparition pure et simple, faute de moyens pour l’entretenir, il est notable de découvrir des lieux où des artiste contemporains peuvent exprimer leurs talents, en accord avec les élus et la communauté chrétienne. L’église  du Carla-Bayle, par la grâce de créateurs de talent, réalise cet exploit. Après la réalisation d’un chemin de croix et de différents tableaux, plusieurs peintres ont relevé le défi de fresques murales. Bientôt l’église Saint Jean du Carla-Bayle n’aura plus rein à envier à l’Église Notre-Dame-de-Toute-Grâce du plateau d’Assy, dans laquelle ont pu s’exprimer nombre de créateurs du XXè siècle (Parmi ceux-ci, Georges Rouault, Pierre Bonnard, Fernand Léger, Jean Lurçat et son élève Paul Cosandier, Odette Ducarre, Germaine Richier, Jean Bazaine, Henri Matisse, Georges Braque, Jacques Lipchitz, Marc Chagall, Jean Constant Demaison, Ladislas Kijno, Claude Mary, Carlo Sergio Signori, Théodore Strawinsky, etc., vinrent signer peintures, sculptures, tapisserie, vitraux, céramiques, mosaïques, pièces d’ameublement et objets de culte.)

En Ariège, trois artistes réalisent des fresques dans l’église du Carla-Bayle

(article du site Artistes d’Occitane, du 25 novembre 2019 – lien)

Tristan Rà, Clermondeet Shaka, sont intervenus sur les murs de l’ Églisedu Carla-Bayle courant  octobre. Ils ont chacun entrepris une fresque monumentale avec leurs style respectif.

Le projet remonte à au moins trois ans. L’artiste Tristan Ra, installé dans ce village d’artistes,  propose alors de peindre le choeur de l’église, mais découvre qu’il lui faut pour cela de nombreuses autorisations.  “Cela m’a au moins permis de proposer à deux autres artistes, Clermonde et Shaka, de me rejoindre sur ce projet. Ils ont pu chacun peindre dans leur style une scène à leur goût de la bible: une Annonciation pour Clermonde, Adam et Eve pour Shaka. Pour moi, une vision de ‘La Jérusalem Céleste’, ce qui me donnait beaucoup de liberté puisqu’on  parle d’un monde virtuel …”.

Le projet a pu se réaliser à la fois grâce aux autorités religieuses (“On a la chance actuellement d’avoir un Évêque et un prêtre passionnés de peinture”) et à la mairie de Carla à qui appartiennent les « murs et le couvert  » qui  a laissé peindre les artistes, qui ont tous trois réalisé ce travail de manière bénévole.

Le reste est une histoire de solidarité entre gens du Carla-Bayle, comme l’explique Tristan Ra: “Il a fallu faut trouver une nacelle capable de nous élever à dix mètres et surtout la rentrer dans l’église …  Pour l’utiliser, il fallait également des rampes et un tracteur avec bras télescopique capables de supporter une tonne pour gravir les escaliers !! Des personnes attentionnées, généreuses et qui savent se rendre libre un moment avec leur tracteur, rampes et manitou ont rendu les choses réalisables. La nacelle nous était louée généreusement pour un mois, il fallait donc se concentrer et ne pas perdre une minute …  travail jour et nuit, musique et aide d’amis pour préparer les fonds et les couleurs. Sachant que ce serait un peu speed, on avait commandé et acheté tout ce qui serait nécessaire: pigments, brosses et feuilles d’or.
Délice de faire grand, régal du bleu en grande quantité pour moi ….
Une vingtaine de jours et nuits m’ont suffi pour finir de peindre le choeur, ce qui a  permis ensuite de passer la nacelle à Shaka. Clermonde n’avait besoin que de petits échafaudages”.

Les artistes avaient déjà été à l’initiative du Chemin de croix réunissant des toiles de quelques artistes du village.

Depuis bientôt cinq ans, pas moins de 23 artistes ont contribué à l’embellissement de cet édifice en faisant don de leurs œuvres. Ce qui constitue un véritable patrimoine culturel pour le village, et un petit musée des artistes du Carla.