LE MOT DE L’ADMINISTRATEUR

par | 13/01/2023

 

Au commencement …

Au mois de janvier le récit de l’Épiphanie nous invite à voir l’année qui vient comme un voyage, un pèlerinage où des Paroles de sagesse peuvent nous guider avec sureté.

« Tu as trouvé grâce auprès de Dieu » (Luc 1,30)

Une première conviction c’est que Dieu a un chemin pour chacun de nous. Il nous appelle par notre nom. Il ne nous laisse pas au bord de la route, il n’est jamais indifférent. Comment pourrait-il l’être lui qui a donné son Fils Unique pour le Salut du monde ? Oui de cela nous sommes certains.

 Ce chemin n’est pas écrit d’avance mais semblable à une page blanche. Nous ne sommes pas fatalistes comme si nous étions soumis à quelque destin aveugle ou à un Dieu sans visage.

« Parle Seigneur, ton serviteur écoute » (I Sam 3,9)

Dieu désire écrire avec nous cette histoire personnelle, pourvu que nous entendions ses appels. A la lumière de la foi, notre parcours devient « histoire sainte ». C’est un dialogue où se croisent la grâce et la Parole du Seigneur avec nos choix et nos actes en retour. C’est cela qui constitue la route où nous avançons, comme un ouvrage tissé jour après jour.

Laisser la place au Seigneur pour qu’il agisse et se fasse entendre, prendre du temps pour cela : c’est sans doute la résolution la plus importante que nous puissions discerner.

« A qui irions-nous ? Tu as les paroles pour la vie éternelle » (Jean 6,68)

 Le Seigneur n’aime d’ailleurs pas trop les lignes droites, les grandes avenues toutes tracées, les autoroutes où toutes les issues – les péages ! –  sont programmés à l’avance. C’est sans doute très efficace pour les affaires du monde, mais pour l’Esprit c’est autre chose : « On ne sait ni d’où il vient, ni où il va » (cf. Jean 3,8).

Souvent donc il préfère les chemins de traverse, les bifurcations inattendues, les routes de campagnes, les tracés sinueux…  « Dieu écrit droit avec des lignes courbes »[1]. Ces virages viennent déjà du Seigneur lui-même qui semble nous dire « Tu en auras des surprises ! » mais aussi « Accepte l’épreuve qui fait grandir » : route heureuse ouverte sur de larges horizons ou voie difficile d’une vallée encaissée et obscure…

Ces tours et ces détours sont aussi souvent causés par nos errances, nos hésitations, ou nos « sorties de route ». Mais aussi éloignée soit elle, la brebis perdue est retrouvée par le Bon Pasteur. Il n’y a aucune chute que Dieu ne puisse relever.  Car c’est Lui qui est maître en pardon et résurrection.

A l’aube de chaque jour, devinons un chemin à parcourir où Dieu nous appelle à aimer, à combattre, à nous renoncer.  En cette année nouvelle, puissions-nous ensemble témoigner davantage encore de sa Parole et de sa Présence…

P. Serge Billot, administrateur


[1] P. Claudel, Les souliers de satin, proverbe mis en exergue