Les fresques de Nicolas GRESCHNY à Aston

par | 22/01/2018

 

Les fresques de Nicolas GRESCHNY à Aston

Nicolas Greschny à gratifié l’Ariège de quelques-unes de ses œuvres. L’église Saint Pierre – Saint Paul, d’Aston, détient ce privilège. Vous trouverez ici une description et analyse des fresques du chevet et du fond.

__________ L’auteur, sa culture orientale, et la technique utilisée.

Nicolas GRESCHNY est né en Russie en 1912. À l’âge de cinq ans, il connaît l’exil. Après la seconde guerre mondiale, il s’installe dans le Tarn où il exerce son « métier » de peintre d’icônes et de fresques (entre 80 et 90 églises peintes par lui, en France).

Icônes et fresques relèvent de la même conception orientale de l’image. La technique est différente, mais les thèmes puisés aux mêmes sources bibliques et spirituelles sont absolument identiques. La fresque a l’avantage de pouvoir regrouper, sur une vaste surface murale, une multitude de sujets qui se complètent et s’enrichissent mutuellement.

Dans la fresque, on peint directement sur le mortier de chaux, fait avec de l’eau de chaux vive. La peinture absorbée par le crépi est extrêmement résistante.

LE CHRIST DE GLOIRE D’UNE IMPRESSIONNANTES MAJESTÉ !

         Quand on entre dans l’église, on est tout de suite impressionné en apercevant devant soi, au chevet, un CHRIST d’une dimension grandiose, dont on n’arrive pas à détacher le regard.

Dans les églises orientales, le point culminant, le sommet de la décoration est toujours le CHRIST dans la Gloire. Nicolas GRESCHNY le peint à l’abside, au-dessus de l’autel, dans le prolongement de la nef, face aux gens. Le CHRIST HOMME et FILS DE DIEU, le CHRIST glorieux peint au chevet domine par sa majesté et tous les fidèles peuvent le voir. Pour le Peuple chrétien, il est le centre et le sommet de toute vie spirituelle.

À la messe, c’est le CHRIST que l’on célèbre, le CHRIST glorieux, ressuscité, vénéré éternellement, comme dans le livre de l’Apocalypse.

Le Visage du CHRIST est noble, serein, lumineux. La peinture dorée signifie que le CHRIST est lumière ! Le CHRIST est habillé d’un manteau bleu, comme dans la tradition orientale, et d’une tunique rouge ou ocre jaune. Il bénit de sa main droite en plaçant ses doigts de telle manière qu’ils tracent son propre nom IS XS (sigma et X grecs). En exprimant le nom béni de JESUS CHRIST, la main confesse et bénit.

Le CHRIST présente un Livre ouvert qui repose sur ses genoux, c’est le Livre de la Parole, avec une phrase mise en évidence : « Vous m’avez formé un Corps, j’ai dit : ME VOICI ». Celui qui tient le Livre parle, c’est la Parole qu’il prononce lui-même.

Le CHRIST est représenté assis, ce qui permet de le faire plus grand, plus majestueux sur une même hauteur. La mandorle qui l’entoure est inséparable du CHRIST ressuscité. Elle sépare le sujet de tout le reste et, en même temps, par sa luminosité, elle traduit le rayonnement de la gloire. L’or, très utilisé ici, est la matière la plus apte à exprimer la splendeur de Dieu, la Gloire du CHRIST. Il est choisi pour sa luminosité, mais aussi parce qu’il est symbole d’in corruptibilité, car il ne s’oxyde pas. La mandorle symbolise la grandeur et la plénitude de Dieu.

Ici, à ASTON, le CHRIST est assis sur un cercle aux couleurs de l’arc-en-ciel, ce qui rappelle l’Alliance de Dieu contractée avec l’homme, à travers Noé, mais aussi le CHRIST qui fait le pont : il relie la terre et le ciel, la terre et Dieu lui-même, représentés dans une partie de cercle dans laquelle se trouve la colombe de l’Esprit Saint et le doigt du Père (représentation habituelle au Moyen-Âge).

LA DIVINE LITURGIE

         L’ensemble du chevet de l’église d’ASTON représente la Divine Liturgie. C’est la Liturgie Eucharistique dans son prolongement hors du temps : le CHRIST, Grand Prêtre, ne cesse de s’offrir au Père, dans le Sanctuaire du Ciel : « Tu n’as voulu ni offrandes ni sacrifices… Je suis venu, ô Dieu, pour faire ta volonté » (Heb 10, 7)

Chaque EUCHARISTIE n’est qu’une participation à la liturgie que ne cesse de célébrer le CHRIST qui s’offre éternellement à son Père : c’est la grande action du CHRIST, hors du temps, « toujours en train d’intercéder pour nous ».

Sa réalisation plénière ne s’effectuera qu’à la fin des temps, lorsque le CHRIST offrira définitivement le Cosmos, l’Univers à son Père. Ce sera le monde nouveau L’oméga, l’aboutissement de tout. La peinture de la Divine Liturgie est pour favoriser l’entrée dans ce mystère.

La Divine Liturgie est Trinitaire : Le CHRIST, au Centre, s’offre à son PÈRE, représenté sous la forme d’une main, mais l’ESPRIT SAINT est le réalisateur de la transsubstantiation, le pain changé en Corps du CHRIST. C’est lui qui habite l’Assemblée, Corps du CHRIST.

La Déisis est la suite de personnages dans une église russe. Marie qui représente le Nouveau Testament est à la droite du CHRIST ; Jean-Baptiste qui représente l’Ancien Testament est à sa gauche. Ils symbolisent la Prière d’intercession. Les anges sont là pour signifier la Gloire de Dieu. Ils sont à son service et au service du Peuple chrétien dans la liturgie.

De chaque côté, le CHRIST donne la COMMUNION (Pain et Vin) aux apôtres, tous debout. Les Apôtres, c’est nous tous, c’est toute l’Église. Le CHRIST donne, aujourd’hui, son Corps et son Sang à son Peuple.

Les fresques qui ornent les soubassements du Sanctuaire représentent les Enfants d’ASTON, le village de Larcat et la Roche de QUIÉ. Tout autant de reproductions qui sont comme le symbole de la CITÉ TERRESTRE qui, par le CHRIST majestueux du panneau central et le Mystère Eucharistique qui l’entoure s’élève ver les PÈRE, vers DIEU TRINITÉ.

SCÈNES EN PARALLÉLE : à gauche de l’Assemblée, se trouve l’Ange qui lit l’Évangile ; à droite, l’Ange qui lit l’Épître. Une série de scènes du N.T. (à gauche) sont l’accomplissement des scènes de l’A.T. (à droite) : le sacrifice du Calvaire est l’accomplissement de celui d’Isaac ; la Cène est l’accomplissement de l’offrande de Melchisédech ; le partage des pains est l’accomplissement du don de la manne ; le signe des Noces de Cana est l’accomplissement du geste de Moîse frappant le rocher.

AU FOND DE L’ÉGLISE : dans la partie supérieure, c’est le thème du Jugement, « l’Époux qui vient », avec la représentation de la parole des vierges folles et des vierges sages. Dans la partie inférieure, sont représentés les martyres de Pierre et Paul, en présence de la Communauté chrétienne.

LES FONTS BAPTISMAUX : Pierre et Paul avec deux phrases-clés sur le Baptême.

MARIE, MÈRE DE DIEU, « Marie, Porte du Ciel », au-dessus de la porte. La Vierge orante symbolise l’Église qui offre le CHRIST au PÈRE. Les fidèles prient avec elle. C’est le « Théotokos » par qui DIEU S’EST FAIT HOMME POUR QUE L’HOMME DEVIENNE DIEU ! » (Pères de l’Église)