I. Les compagnons de voyage
Dans l’Église et dans la société, nous sommes sur la même route, côte à côte. Dans votre Église locale, quels sont ceux qui « marchent ensemble » ? Quand nous disons « notre Église », qui en fait partie ? Qui nous demande de marcher ensemble ? Quels sont les compagnons de voyage avec qui nous cheminons, même en dehors du cercle ecclésial ? Quelles personnes ou quels groupes sont-ils laissés à la marge, expressément ou de fait ?
II. Écouter
L’écoute est le premier pas, mais demande d’avoir l’esprit et le cœur ouverts, sans préjugés. Vers qui notre Église particulière a-t-elle « un manque d’écoute » ? Comment les laïcs sont-ils écoutés, en particulier les jeunes et les femmes ? Comment intégrons-nous la contribution des personnes consacrées, hommes et femmes ? Quelle place occupe la voix des minorités, des marginaux et des exclus ? Parvenons-nous à identifier les préjugés et les stéréotypes qui font obstacle à notre écoute ? Comment écoutons-nous le contexte social et culturel dans lequel nous vivons ?
III. Prendre la parole
Tous sont invités à parler avec courage et parrhésie, c’est-à-dire en conjuguant liberté, vérité et charité. Comment favorisons-nous, au sein de la communauté et de ses divers organismes, un style de communication libre et authentique, sans duplicités ni opportunismes ? Et vis-à-vis de la société dont nous faisons partie ? Quand et comment réussissons-nous à dire ce qui nous tient à cœur ? Comment fonctionne le rapport avec le système des médias (pas seulement les médias catholiques) ? Qui parle au nom de la communauté chrétienne et comment ces personnes sont-elles choisies ?
IV. Célébrer
« Marcher ensemble » n’est possible que si ce chemin repose sur l’écoute communautaire de la Parole et sur la célébration de l’Eucharistie. De quelle façon la prière et la célébration liturgique inspirent et orientent effectivement notre « marcher ensemble » ? Comment est-ce que cela inspire les décisions les plus importantes ? Comment encourageons-nous la participation active de tous les fidèles à la liturgie et à l’exercice de la fonction de sanctification ? Quelle place est donnée à l’exercice des ministères du lectorat et de l’acolytat ?
V. Coresponsables dans la mission
La synodalité est au service de la mission de l’Église, à laquelle tous ses membres sont appelés à participer. Puisque nous sommes tous des disciples missionnaires, de quelle manière chaque baptisé est-il convoqué à être un acteur de la mission ? Comment la communauté soutient-elle ses membres qui sont engagés dans un service au sein de la société (engagement social et politique, engagement dans la recherche scientifique et dans l’enseignement, au service de la promotion des droits humains et de la sauvegarde de la Maison commune, etc.) ? Comment la communauté aide-t-elle à vivre ces engagements dans une dynamique missionnaire ? Comment se fait le discernement concernant les choix missionnaires et qui y participe ? Comment ont été intégrées et adaptées les diverses traditions en matière de style synodal, qui constituent le patrimoine de nombreuses Églises, en particulier des Églises orientales, en vue d’un témoignage chrétien fécond ? Comment fonctionne la collaboration dans les territoires où sont présentes des Églises sui iuris différentes ?
VI. Dialoguer dans l’Église et dans la société
Le dialogue est un chemin qui demande de la persévérance, et comporte aussi des moments de silences et de souffrances, mais qui est capable de recueillir l’expérience des personnes et des peuples. Quels sont les lieux et les modalités de dialogue au sein de notre Église particulière ? Comment sont gérées les divergences de vues, les conflits et les difficultés ? Comment encourageons-nous la collaboration avec les diocèses voisins, avec et entre les communautés religieuses présentes sur le territoire, avec et entre les associations et mouvements de laïcs, etc. ? Quelles expériences de dialogue et d’engagement en commun mettons-nous en œuvre avec des croyants d’autres religions et avec ceux qui ne croient pas ? Comment l’Église dialogue-t-elle et apprend-elle d’autres instances de la société : le monde de la politique, de l’économie, de la culture, la société civile, les pauvres… ?
VII. Avec les autres confessions chrétiennes
Le dialogue entre chrétiens de diverses confessions, unis par un seul baptême, occupe une place particulière sur le chemin synodal. Quelles relations entretenons-nous avec les frères et sœurs des autres Confessions chrétiennes ? Quels domaines concernent-ils ? Quels fruits avons-nous recueillis de ce « marcher ensemble » ? Quelles difficultés aussi ?
VIII. Autorité et participation
Une Église synodale est une Église de la participation et de la coresponsabilité. Comment sont définis les objectifs à poursuivre, la voie pour y parvenir et les pas à accomplir ? Comment est exercée l’autorité au sein de notre Église particulière ? Quelles sont les pratiques de travail en équipe et de coresponsabilité ? Comment sont encouragés les ministères laïcs et la prise de responsabilité de la part des fidèles ? Comment fonctionnent les organismes de synodalité au niveau de l’Église particulière ? Constituent-ils une expérience féconde ?
IX. Discerner et décider
Dans un style synodal, les décisions sont prises via un processus de discernement, sur la base d’un consensus qui jaillit de l’obéissance commune à l’Esprit. Avec quelles procédures et avec quelles méthodes discernons-nous ensemble et prenons-nous des décisions ? Comment peuvent-elles être améliorées ? Comment favorisons-nous la participation de tous aux décisions au sein de communautés structurées d’une manière hiérarchique ? Comment conjuguons-nous la phase consultative et la phase délibérative, le processus menant à la prise de décision (decision-making) et le moment de la décision (decision-taking) ? De quelle façon et avec quels instruments encourageons-nous la transparence et la responsabilité (accountability) ?
X. Se former à la synodalité
La spiritualité du « marcher ensemble » est appelée à devenir le principe éducatif de la formation humaine et chrétienne de la personne, la formation des familles et des communautés. Comment formons-nous les personnes, spécialement celles qui occupent des rôles de responsabilité à l’intérieur de la communauté chrétienne, pour les rendre davantage capables de « marcher ensemble », de s’écouter mutuellement et de dialoguer ? Quelle formation au discernement et à l’exercice de l’autorité offrons-nous ? Quels instruments nous aident-ils à lire les dynamiques de la culture dans laquelle nous sommes immergés et leur impact sur notre style d’Église ?