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Le désastre environnemental : un aspect de la crise de notre temps

 

C’est justement parce que tout est lié (cf. enc. Laudato si’, n. 42.56) dans le bien, dans l’amour, que tout manque d’amour a des répercussions sur toute chose.  La crise écologique que nous sommes en train de vivre est ainsi, avant tout, un des effets de ce regard malade que nous por­tons sur nous, sur les autres, sur le monde, sur le temps qui court ; un regard malade qui ne nous fait pas tout percevoir comme un don, offert pour nous faire découvrir que nous sommes aimés. C’est cet amour authentique, qui quel­quefois nous rejoint de manière inimaginable et inattendue, qui nous demande de réviser nos styles de vie, nos critères de jugement, les valeurs sur lesquelles nous fondons nos choix.

En effet, il est bien connu désormais que la pol­lution, les changements climatiques, la déserti­fication, les migrations environnementales, la consommation injustifiable des ressources de la planète, l’acidification des océans, la réduction de la biodiversité, sont des aspects inséparables de l’injustice sociale (cf. exh. ap. Evangelii gau­dium n° 52-53.59-60.202), de la concentration croissante du pouvoir et de la richesse entre les mains d’un tout petit nombre et des prétendues sociétés du bien-être, des folles dépenses mili­taires, de la culture de la mise à l’écart et du refus de considérer le monde du point de vue des périphéries, du manque de protection des mineurs, des anciens vulnérables et des enfants encore à naître…

 

Repartir du pardon

 

De cette manière, les problèmes d’au­jourd’hui peuvent devenir d’authentiques opportunités pour que nous découvrions vrai­ment que nous sommes une seule famille : la famille humaine.

Tandis que nous prenons conscience que nous sommes en train de manquer l’objectif, que nous donnons la priorité à ce qui n’est pas essentiel ou même à ce qui n’est pas bon et fait du mal, le repentir et la demande de pardon peuvent naître en nous. Je rêve sincèrement à une croissance dans la conscience et un repentir sincère de notre part à tous, hommes et femmes du XXIe siècle, croyants ou non, de la part de notre société, pour nous être laissé prendre par des logiques qui divisent, affament, isolent et condamnent. Il serait beau que nous devenions capables de demander pardon aux pauvres, aux exclus ; alors nous deviendrions capables de nous repentir sin­cèrement aussi du mal fait à la terre, à la mer, à l’air, aux animaux…

Demander et donner le pardon sont des actions qui ne sont possibles que dans l’Esprit Saint, parce qu’il est l’artisan de la communion, celui qui libère les individus de leurs enfermements et il faut beaucoup d’amour pour mettre de côté notre propre orgueil, pour nous rendre compte que nous nous sommes trompés et pour espérer que de nouvelles routes soient vraiment possibles. Le repentir pour nous tous, et pour notre époque, est donc une grâce à implorer avec humilité auprès du Seigneur Jésus-Christ, afin que, dans l’histoire, on se souvienne de notre génération non pour ses erreurs, mais pour l’humilité et la sagesse dont elle a su faire preuve pour changer de cap.

 

Notre Mère la Terre