Un monde créé comme un don
L’Écriture sainte nous enseigne que Dieu a créé le monde. La liturgie de l’Église nous dit ensuite qu’il l’a fait pour que soit « comblé de ses bénédictions » tout ce qui du néant venait à la vie (Missel romain. Préface eucharistique IV).
Tout ce qui existe porte donc en soi une empreinte, une trace, une mémoire – j’oserais presque dire génétique – qui renvoie au Père. Cela signifie que, en tout ce qui existe, le Père se donne, et nous pouvons le rencontrer, nous pouvons avoir une certaine expérience de son amour, percevoir une étincelle de sa paternité.
Il n’existe rien, si petit ou pauvre soit-il, qui ne porte en soi cette origine, ou qui puisse la perdre complètement. Nous pouvons emprunter ainsi les paroles de l’auteur du livre de la Sagesse qui s’adresse à Dieu, en disant :
Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres ; si tu avais haï quoi que ce soit, tu ne l’aurais pas créé. Comment aurait-il subsisté, si tu ne l’avais pas voulu ? Comment serait-il resté vivant si tu ne l’avais pas appelé ? En fait, tu épargnes tous les êtres, parce qu’ils sont à toi, Maître, qui aimes les vivants.
(Sg 11, 24-26).
Il existe donc une liaison continuelle, radicale entre tout ce qui existe : le monde provient d’un Dieu amour qui se donne dans le monde et nous appelle à partager son mode d’existence. La Création ne désigne pourtant pas, comme on le pense souvent, simplement la nature et l’environnement. Nous sommes créatures, le temps qui passe est aussi créature.
Cela veut dire qu’il n’existe aucune situation, aucune épreuve ou aucune crise, aucune joie ni aucun succès, dans lesquels on ne puisse pas faire l’expérience du Seigneur, accomplir un pas vers Lui, pour grandir dans l’amitié avec Lui et pour pouvoir aimer à notre tour, parce que nous sommes follement aimés.
Texte issu du livre du Pape François
« Notre mère la Terre »