Bioéthique – Accompagner la fin de vie

par | 13/03/2018

 

Accompagner la fin de vie

Notre pays connaît un vieillissement de la population et une fin de vie de plus en plus en plus médicalisée (58% des décès ont lieu à l’hôpital, souvent en situation de solitude). La perception de la vieillesse, la maladie, la souffrance, la fin de vie et la mort prennent de nouvelles dimensions et concernent tout autant la personne qui souffre, son entourage, le personnel médical et accompagnant. Le but de tous est bien que la dignité de chacun et particulièrement du patient soit respectée.

La dignité implique une lutte contre la souffrance :

  • Du côté des patients, il s’agit d’une lutte contre la douleur, contre le sentiment de solitude, contre la mise en oeuvre d’actions médicales causant plus de souffrances que de bien (acharnement thérapeutique).
  • Pour la famille et les proches, l’enjeu est d’abord de pouvoir dire qu’il est difficile de voir un proche souffrir et mourir. Cela permet de vivre les derniers instants de vie avec plus de paix, et disponibles pour partager les derniers gestes d’amour.
  • Du côté du personnel médical, l’enjeu est aussi d’être accompagné car il n’est jamais facile d’être présent à la fin d’une vie et auprès d’une famille qui souffre.

Au nom de cette même dignité, certains réclament le droit à l’euthanasie, au suicide assisté. La souffrance physique fait peur et le sentiment d’être seul ou abandonné est insupportable : la mort représente alors la seule solution… L’assistance au suicide reconnait ainsi implicitement la perte de dignité du patient : sa vie ne mérite plus d’être vécue, c’est le désespoir.

La culture des soins palliatifs est la réponse à ce cri des personnes en fin de vie. Elle permet une véritable « proximité responsable » qui prend soin de la personne en répondant à ses besoins (physique, psychique et sociaux) sans abréger sa vie et sans s’acharner inutilement contre sa mort. La culture palliative intègre les besoins de la famille et du personnel médical et accompagnant. Elle améliore la formation des soignants à l’accompagnement, la reconnaissance du rôle des aidants familiaux, les soins palliatifs à domicile, le dialogue avec le corps médical…

Que faire ?

  • Au sein de notre famille, briser le tabou, le silence sur le sujet de la fin de vie et de la souffrance. Pouvoir parler de ces sujets. Etre présent aux côtés de ceux de nos familles qui sont en fin de vie. Cela nous engage chacun personnellement.
  • Encourager les acteurs de premier plan : les élus qui doivent tenir bon face à la dictature de l’émotion et à la pression médiatique ; les médecins et le personnel soignant qui témoignent de leur fidélité à servir la vie et non à tuer ; les familles qui vivent l’épreuve de devoir accompagner dans la durée un proche en fin de vie ou lourdement handicapé.
  • S’engager auprès de ceux qui souffrent. Accompagner, aimer et servir la personne dans sa fragilité, pour qu’elle puisse vivre et accueillir la fin de sa vie… Les mots de « compassion » et de « dignité » revêtent souvent des significations différentes mais en tant que chrétiens, nous avons reçu mission de Jésus-Christ d’être aux avant-postes de cette charité.
  • Et bien sûr, prier : ici se joue un combat spirituel de la culture de vie contre la culture de mort. Le Christ en est déjà vainqueur. Nous sommes invités à le prier pour que chacun reconnaisse sa présence dans sa vie, dans les moments de joies et de peines.

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