Depuis une dizaine d’années, des chrétiens d’Ariège dressent régulièrement des tables et partagent leurrepas dans des lieux mis à disposition par le diocèse, la paroisse ou par les mairies. Y sont invités des paroissiens, leurs amis, des personnes seules ou en difficulté, des personnes pour lesquelles c’est souvent la seule sortie et le meilleur repas du mois. Tous se retrouvent dans une ambiance familiale
En Haute Ariège, les « Tables Ouvertes » itinérantes.
En Haute Ariège, les tables ouvertes itinérantes, une lourde et belle tâche. On se déplace tous les mois dans une commune différente. Les maires ont la délicate attention de mettre gratuitement à disposition un local qui rend possible ce rassemblement fraternel et festif et lui permet de se dérouler dans les meilleures conditions. Dans ce secteur, le Père Paul Teychené, curé de Luzenac, accompagné de ses instruments de musique et du groupe de chanteur « les Pastous » participent régulièrement à l’animation de ce repas qui regroupe chaque fois environ une soixantaine de personnes.
A Lavelanet, les Tables ouvertes sous l’égide du Secours catholique.
Elles ont lieu dans un local paroissial le deuxième jeudi du mois. Près d’une trentaine de personnes s’y rendent. On y adjoint un goûter tous les mercredis après-midi.
A Pamiers, les « Tables ouvertes paroissiales ».
C’est à la Maison des Œuvres que se réunissent tous les premiers mercredis du mois les tables ouvertes paroissiales. On dresse une table colorée grâce à des bouquets de fleurs que des mains généreuses ont confectionnés et déposés sans demande de merci. Le pain est également mis gratuitement à disposition des organisateurs. Trois équipes se relayent, par trimestre, pour préparer un repas qui attire entre soixante-cinq et quatre-vingt-cinq personnes.
Ici, on ne sert pas de boisson alcoolisée pendant le repas et, comme à Lavelanet, il n’y a pas de musique d’ambiance de manière qu’une véritable conversation s’engage entre les convives et que les liens créés continuent à la sortie du repas. Car le but des Tables ouvertes, ce n’est pas la qualité de l’assiette, même si on s’astreint à ce qu’elle soit la même possible, c’est surtout de créer des liens qui vont perdurer entre les convives au sortir du repas. Un antidote à l’isolement et à la déprime. Cerise sur legâteau, tous les 31 décembre, est organisé un réveillon qui a un grand succès.
On l’a bien compris, « ces tables ouvertes paroissiales ne sont pas des soupes populaires où des personnes bien intentionnées serviraient des pauvres sans en faire des frères dans le service des Tables… » ainsi que l’écrit Gilles Rebêche, diacre du diocèse de Toulon.
Et il ajoute : Le « service des Tables » comme « service de communauté » est une manière d’interpréter la diaconie comme « souci de relations » et un « souci du bien commun », surtout quand ce bien commun doit s’élargir à de nouveaux venus, des « imprévus » de la communion ».
Bonne nouvelle, le Secours catholique de Mirepoix se lance dans le service des tables. Dans le courant de l’année 2020, ce sont quatre Tables qui seront ouvertes dans le même esprit.
Chapeau !
POUR ALLER PLUS LOIN / Le « service des Tables » « Plus qu’une liste de tâches, c’est un processus permanent pour éviter que les frontières de la communauté ne deviennent des murs de fermeture. La symbolique de la place à table réservée au pauvre le jour de Noël relève de cette théologie pratique, car le pauvre, l’intrus, ce peut être Dieu lui-même. Gilles Rebêche, dans un beau livre intitulé « Tu as dressé devant moi une table » aux Editions de l’Atelier, 110 p. 13 €