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Salut les sœurs… et merci pour tout !!!

par | 6/07/2025

Tristesse et joie se sont mêlées ce dimanche 6 juillet à Tarascon pour la fermeture de la communauté des Religieuses Ursulines de Jésus. Sœur Françoise, Sœur Marie-Jo et Sœur Monique quittent l’Ariège. Depuis 45 ans, les Religieuses Ursulines de Jésus, faisaient partie de la vie de notre diocèse. Bon nombre de paroissiens de tout le diocèse, mais aussi des religieuses qui avaient vécu en communauté à Foix, Mirepoix ou Tarascon sont venues entourer Françoise, Marie-Jo et Monique pour cette journée d’action de grâce. Voilà l’homélie de notre évêque Mgr Benoît Gschwind.

Frères et sœurs, nous le savons, la foi nait d’une rencontre avec le Christ, une rencontre qui donne à une vie une orientation décisive.

Répondre à l’appel de Dieu, c’est ce que les Sœurs Ursulines de Jésus ont vécu tout au long de leur vie pour arriver jusqu’à nous ici à Tarascon. C’est ce qu’elles continuent de vivre avec leur départ d’ici.

Devant l’engagement de Françoise, Marie-Jo et Monique, personne d’entre nous ne peut être indifférent. Parce qu’elles sont nos amies et nos sœurs.

Bien sûr, nous pouvons être saisis par le vertige ou mesurer le choix radical posé par ces femmes : tout quitter pour suivre le Christ ! Poser un choix pour la vie, c’est sans doute ce à quoi nombre de jeunes ou d’adultes aspirent. Mais choisir se révèle souvent difficile et fait peur. Décider d’une orientation pour sa vie, c’est choisir de marcher dans une direction, prendre un cap et de le tenir. Choisir est l’acte d’un homme libre. C’est au nom de la même liberté que certains avancent en choisissant leur vie tandis que d’autres hésitent à poser des choix de vie par peur de voir ces choix restreindre le champ de leur liberté. Choisir ne restreint jamais une liberté. Choisir ouvre toujours à d’insoupçonnables libertés.

Un jour, en toute vie humaine, il faut poser des choix, et des choix de vie. La question peut être dure, difficile, peut-être même cruelle, et elle sera un jour incontournable. Au fond, ma vocation c’est quoi ? Quel est mon lieu, mon espace, ma vie ? Que faut-il que je fasse ? Qu’est-ce qui me fait vivre ? Qu’est-ce qui donne sens à ma vie ? A quel édifice vais-je apporter ma pierre ?

La réponse, je crois, est toujours dans la perle que chacun de nous finit un jour par découvrir. Et notre décision sera un puissant acte d’intelligence parce que nous aurons compris que cette perle-là est le tout, le plus beau trésor de notre vie.

Frères et sœurs, devant des engagements tels ceux de Françoise, Marie-Jo et Monique, personne d’entre nous ne peut faire l’économie de relire sa propre vie, son existence, ses choix et ses engagements, ses joies et ses peines. Au risque d’entendre ou de ré-entendre l’appel de la charité, l’appel bienveillant de Dieu pour chacune et chacun !

Avec votre départ, mes sœurs, ce sont des signes importants pour Tarascon et la Haute Ariège, mais aussi pour l’ensemble de notre diocèse qui vont venir à manquer. Votre vie en communauté, bien sûr, mais aussi le chemin des vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, votre joie et votre humilité.

Il y a votre départ à vous, mes sœurs, mais aussi le départ de votre congrégation qui quitte notre diocèse. Nous ne pourrons jamais nous satisfaire de voir une congrégation quitter le terrain de sa mission. Mais Dieu vous appelle ailleurs, et une fois de plus vous lui faites confiance, et nous lui faisons confiance avec vous !

Nous ne pourrons jamais nous satisfaire d’appeler dans cesse des prêtres à venir d’ailleurs. Il va falloir que des ariégeois et des ariégeoises répondent à l’appel de Dieu… Que des familles donnent le goût de l’évangile à leurs enfants !

A vous qui êtes à l’âge des choix pour votre vie, je vous dit sans détour qu’il ne faut pas vous demander si Dieu vous appelle. Dieu vous appelle ! Prenez soin de répondre à son appel ! Laisser vous faire par Dieu ! Vous découvrirez le secret de la joie de Françoise, Marie-Jo et Monique.

Vos vœux, mes sœurs vont aussi nous manquer ! Les vœux de pauvreté, chasteté et obéissance ne cessent d’indiquer le lieu où nous devons être, l’espace que nous devons habiter et où nous serons comme religieux et religieuses visage de Dieu pour nos compagnons d’humanité.

Par les vœux d’obéissance, de pauvreté, et de chasteté, vous faites de votre vie une réponse originale, radicale et personnelle au baptême que vous avez reçu. Si les vœux sont essentiels dans la vie religieuse, ils n’en sont pas le cœur, mais seulement les conséquences d’une réalité plus importante : une rencontre personnelle avec Dieu qui vous conduit à entrer dans une communauté, une histoire d’amitié avec le Christ qui vous rend libre de choisir ce que vous voulez faire de votre vie.

Par les vœux d’obéissance, de pauvreté, et de chasteté, vous nous rappelez avec force que ce n’est pas l’argent qui fait la vie et la valeur d’un homme, que ce n’est pas le pouvoir qui en fait la grandeur, et qu’aimer se doit d’être vécu dans l’attente amoureuse du désir de l’autre en gardant cette distance à nulle autre pareille où le Christ se révèle comme le tiers présent.

Frères et sœurs, ce qui fait la valeur et la grandeur d’un homme c’est toujours la réponse qu’il fait à l’appel qu’il entend pour sa vie.

Frères et sœurs, il faut que des hommes et des femmes s’engagent pour que chacun de nous puisse à son tour entendre l’appel de la Bonne nouvelle et engager sa vie. Que l’engagement de Françoise, Marie-Jo et Monique, que l’engagement de nos sœurs donne à chacun de répondre chaque jour davantage à sa vocation baptismale. Ce sera le plus beau fruit de ce que Françoise, Marie-Jo et Monique nous ont donné de vivre avec elles, avec leur congrégation en Ariège.