Prêts pour le service !
Mardi 15 avril ! C’est la foule des grands jours à la cathédrale de Pamiers. Comme chaque année, la messe Chrismale rassemble les chrétiens de toute l’Ariège venus encourager et soutenir les prêtres et les diacres de notre diocèse. devant Mgr Benoît Gschwind, leur évêque, et devant le peuple de Dieu tout entier, ils ont renouvelés les promesses du jour de leur ordination.
Dans la même célébration ont été bénies l’Huile des malades et l’Huile des catéchumènes. Le Saint Chrême, pour les baptêmes, les confirmations, les ordinations a été consacré par l’évêque et les prêtres. Voilà l’homélie de notre évêque.
Frères et sœurs,
Depuis dimanche, nous sommes entrés dans la grande semaine de Dieu, dans la Semaine sainte, dans ces jours où nous accompagnons au gré de la liturgie notre Jésus le Christ dans le combat de sa vie, dans le combat de sa Passion, jusqu’au matin de Pâques et de sa Résurrection !
Au long du Carême, et tout au long de la Semaine sainte, nous accompagnons aussi le chemin des catéchumènes jusqu’à leur baptême dans la nuit de Pâques. Ils viennent de la longue marche, leurs vies sont marquées, comme les nôtres, de rencontres, de questions, de doutes, de déserts et de farouches espérances !
Comment ne pas rendre grâce, amis catéchumènes, pour votre audace et pour le chemin que vous avez parcouru ? Beaucoup d’entre vous, sont arrivés à nous par des chemins que nous n’avions ni imaginés, ni balisés. Et vous êtes là, au milieu de nous, avec nous, au cœur du peuple de Dieu dont il vous tarde de faire partie. L’Esprit nous joue parfois des tours à vous comme à nous-mêmes. L’Esprit n’attend pas que nous soyons prêts. Il nous pousse sans cesse au large de manière inattendue. Alors, vous accueillir exige de chacune et de chacun d’entre nous une véritable conversion. A travers vous, le Christ qui vous appelle, nous appelle nous aussi de manière nouvelle ! Et nous voilà ensemble confrontés à la radicalité de l’Évangile que vous réveillez dans des communautés tombées parfois dans une certaine léthargie.
J’ai été marqué par ce que vous m’avez écrit et partagé dans vos lettres ou dans des rencontres toujours trop brèves. Des vies qui se sont parfois effondrées comme un château de carte, des rencontres étonnantes, un mariage, la maladie, un décès, des itinéraires singuliers, et parfois même la prison ont écrit Dieu en lettre d’or dans votre histoire humaine. Dieu n’arrête pas de libérer son peuple ! Vous avez découvert et compris le pardon et l’étonnante fidélité de Dieu. Ensemble, nous devenons responsables les uns des autres et nous nous donnerons désormais le courage du pas suivant à la suite du Christ.
Dans un instant, frères et sœurs, nous allons vivre des moments importants.
Des hommes, vos prêtres, vont redire leur attachement au Christ et renouveler les promesses du jour de leur ordination. Disons que la messe chrismale, c’est en fait un peu l’anniversaire de notre ordination presbytérale.
Frères prêtres, depuis que je suis évêque je suis touché de manière nouvelle par cette promesse que vous renouvelez entre les mains de votre évêque et par cette confiance que vous me faites. Ensemble, vous êtes ces hommes du seuil, du parvis, navigants entre le chœur de nos églises et les places de nos villages pour accueillir, rassembler et conduire le peuple de Dieu. Les diacres nous aident dans cette mission.
Jésus lui-même est cet homme du seuil. Il va jusqu’à se faire Chemin pour les siens. Chemin vers Dieu, Chemin vers son Père ! L’Évangile que nous venons d’entendre nous rappelle cette rencontre extraordinaire à la synagogue, un jour de Sabbat. Comme il en avait l’habitude, Jésus était là. Il fait la lecture d’un passage du livre d’Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur ».
L’assemblée avait sans doute déjà entendu à plusieurs reprises ces versets, mais comme assoupie par les habitudes, elle se retrouve soudain arrachée à son sommeil par les mots de Jésus et par cet « aujourd’hui ! » qu’il proclame, par cette parole qu’il dit s’accomplir ! Les pauvres, les petits, les oubliés de la vie deviennent les rois. Voilà le chemin de Dieu au milieu de son peuple. Un chemin qui se poursuit aujourd’hui et qui nous appelle comme hier à des conversions, pour que l’Écriture s’accomplisse encore et toujours !
Cet « aujourd’hui » que proclame Jésus est aussi pour chacune et chacun de nous ce soir ! Sommes-nous prêts, frères et sœurs, à prendre, et à reprendre sans cesse le chemin que Dieu indique pour avancer vers le Salut ? Notre monde est chahuté et bousculé par des guerres qui ne servent à rien, par des débats politiques stériles qui font sourire, pleurer, et qui ne servent plus personne, par des discours sur la fin de la vie qui font prendre à la légère la vie elle-même…
Rejoindre le Christ dans son combat contre la mort, c’est nous tenir résolument avec lui au côté des petits qui sont trop souvent les victimes de l’irresponsabilité de celles et ceux qui sont censé prendre soin d’eux, les gouverner et les représenter. Nous tenir au côté des plus pauvres, par la prière et une charité inventive, par l’engagement aussi de nos vies, c’est être au lieu même que le Christ a choisi et qu’il nous indique.
C’est aujourd’hui que cette parole s’accomplit ! Les huiles que nous allons bénir et consacrer dans un moment nous rappellent à leur manière ces lieux que le Christ a choisi et qu’il nous indique.
Huile des malades qui indique le chemin de nos frères et sœurs en attente d’un soutien, d’une parole, de la force de Dieu. Bénir cette huile c’est redire à l’Église, c’est nous redire à chacune d’entre nous que nous ne laisserons jamais tomber l’un des nôtres, et ce jusqu’à la fin de sa vie. Bénir cette huile, c’est aussi rappeler aux prêtres, qui vont en faire usage, que leur première mission est de construire la fraternité au nom du Christ, et de dire la communion d’une communauté avec les siens.
Dans la visite pastorale que je fais cette année de notre diocèse, je suis touché de la présence de l’Église dans les EHPAD, les hôpitaux et au Chiva. Je suis aussi touché par le nombre de personnes qui portent le corps de Christ au bout des vallées de l’Ariège pour que nos malades puissent vivre de l’eucharistie. En bénissant cette huile, c’est chacune et chacun d’entre vous que j’invite à prendre soin de vos compagnons d’humanité.
Huile des catéchumènes destinée à celles et ceux qui franchissent le seuil et viennent nous rejoindre. La prière pour bénir cette huile rappelle le combat, la lutte, et même l’effort. On ne devient pas chrétien comme on s’inscrit à un club ou dans une association. On devient chrétien par conversion. Parce qu’une rencontre à nulle autre pareille donne à notre vie une orientation décisive. « Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi » dira l’apôtre Paul au moment de sa conversion.
Le Saint Chrême va aussi être consacré. Dans un même mouvement, les prêtres, comme pour une ordination, comme pour un mariage, pour un baptême ou une confirmation, comme pour le sacrement des malades, l’eucharistie ou la réconciliation, les prêtres, dans un même mouvement vont, avec moi, étendre les mains tirant du plus profond d’eux-mêmes ce qu’ils ont reçu. C’est de ce Saint Chrême qui va naître devant vous et de votre prière que seront marqué tous les baptisés et les confirmands de notre diocèse. Mais le Saint Chrême sert aussi pour marquer les mains des prêtres au jour de leur ordination. Il est aussi versé sur la tête de celui qui devient évêque.
A travers ces huiles que nous bénissons et consacrons, c’est toute la vie du peuple de Dieu que nous offrons au Seigneur. Ce sont toutes les joies, tous les combats, toutes les espérances du peuple de Dieu qui est en Ariège et qui fortifié par ces huiles saintes poursuit non seulement sa marche à la suite du Christ, mais aussi son pèlerinage pour être témoin d’espérance aux quatre coins de notre diocèse.
Dans un instant, le renouvellement solennel, par les prêtres et les diacres ici présents, des promesses de leur ordination, va nous rappeler qu’ils sont chacun un don de Dieu fait à notre Église. Oh, bien sûr, ils ont tous, comme nous, leur caractère, leurs qualités et leurs défauts. Mais ils sont ce don que Dieu fait à son peuple pour lui manifester sa présence, son amour, sa tendresse, et pour que nous puissions voir le Salut de Dieu. Prenons soin de nos prêtres et de nos diacres : ils le méritent !
Par leur vie de tous les jours, ils nous redisent aussi combien donner sa vie pour le Christ a du sens, et en cela, ils nous appellent à vivre de manière authentique notre vie de baptisés, et pourquoi pas, pour certains d’entre nous, à envisager de répondre à l’appel de Dieu à devenir prêtre ou diacre.
Frères et sœurs, n’ayons pas peur de suivre le Christ. C’est dans l’aujourd’hui de notre vie que sa Parole s’accomplit ! Amen !
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