Ariège Catholique
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Un évêque en prison !

par | 18/12/2025

La porte claque. Serrure automatique. Xavier, l’aumônier, me précède. Retrouvailles avec les gardiens. Xavier échange quelques mots avec eux. Je donne ma carte d’identité. Dimanche 14 décembre, 8h45. Feu vert : l’évêque peut entrer en prison.

Aujourd’hui, à travers toute la France, 102 évêques sont en prison pour célébrer le Jubilé des prisons. Souvenez-vous : il y a eu le Jubilé des jeunes, le Jubilé des hommes politiques, le Jubilé des prêtres, le Jubilé des séminaristes, le Jubilé des adolescents, le Jubilé des diacres, le Jubilé des familles… Le pape François avait aussi souhaité un Jubilé des prisons, un Jubilé pour ces hommes et ces femmes qui sont derrière les barreaux.

Cette année, je suis allé à plusieurs reprises à la maison d’arrêt de Foix. A Pâques, avec la petite communauté des chrétiens qui se retrouve toutes les semaines autour de leur aumônier, j’ai célébré un baptême et des confirmations. Comment ne pas être touché par ces hommes qui parlent sans détour de leur rencontre avec le Christ, de leur conversion qui s’opère derrière les murs de la prison, de leurs doutes et de leur espérance ? J’ai rencontré le Christ derrière ces murs – m’écrivait l’un d’entre eux – ce n’était pas gagné, et ça ne s’est pas fait en plantant les yeux au ciel, mais en regardant avec justesse mes compagnons, en voyant ces gars comme moi qui se démènent de toute leur force pour devenir meilleurs.

Un autre me racontait comment il s’est laissé guider par un appel. Dieu m’invite à sa table. Il ne me juge pas. il me tend la main dans l’épreuve. Entre ces quatre murs, nous avons cette richesse de pouvoir nous imprégner de la Parole de Dieu et de pouvoir grandir. Je suis en paix. Je suis fier du cheminement de ce taulard qui est devenu mon parrain et qui a été confirmé le jour de mon baptême.

A la maison d’arrêt de Foix, pour célébrer le Jubilé des prisons, les personnes détenues avaient fait une porte sainte. Ils l’avaient décorée. Au début de la célébration, nous l’avons franchie ensemble, en nous marquant du signe de la Croix. La symbolique de la porte sainte était forte pour eux. En prison, ils passent leurs journées à franchir des portes, avec des clés ou des serrures automatiques. Des portes qui s’ouvrent et se referment derrière eux. Mais dimanche, cette porte sainte éphémère, était la porte du Christ qui ouvre vers un avenir. Et nous avons célébré l’eucharistie.

Aller en prison, rejoindre les personnes détenues, c’est pour l’Eglise vivre la parole de l’Evangile : j’étais en prison… vous m’avez visité ! Pour moi, c’est aussi leur redire que Dieu les aime, et les inviter à l’espérance ! Ces personnes détenues sont marquées par l’attention que leur porte l’Eglise. Comme souvent, l’un d’entre eux, bien lucide sur ce qu’il avait fait et qui l’a conduit en prison, m’a interrogé sur le pardon de Dieu : Est-ce que Dieu va pouvoir me pardonner ce que j’ai fait ?

Il me faut alors rappeler que Dieu veut du bien, qu’il regarde l’avenir de l’homme, et laisser résonner dans une vie cette parole de Jésus : « Lève-toi, va, ta foi t’a sauvé ! »

Visiter les personnes détenues à la maison d’arrêt est une bouffée d’oxygène pour chacun de ces hommes que je rencontre. Je leur porte le Christ et l’évangile. Ils me le donnent aussi ! La rencontre se termine par un verre de l’amitié et la promesse de prier les uns pour les autres.

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