À l’occasion des fêtes de Noël, j’adressai aux prêtres et diacres de notre Diocèse les lignes qui suivent. Elles nous invitent à prendre la mesure de la grâce du baptême et, pour faciliter cela, à donner un relief particulier à la date anniversaire du jour où nous avons reçu ce sacrement. Le Pape François lui même, le 9 janvier, nous adressait la même invitation. Dans son adresse aux pèlerins italiens, le Pape a exhorté chacun à se rappeler de la date de son propre baptême, et si on ne la connait pas d’aller s’en enquérir auprès de ses proches ou de ses parrains et marraines. En effet, dimanche prochain, la liturgie du temps de Noël se conclura par la solennité du Baptême du Seigneur, une fête« très importante à célébrer et à fixer dans son cœur» affirme le Pape, car elle est une occasion donnée pour se souvenir de «la date à laquelle nous sommes nés à la vie de la foi».
Chers frères prêtres et diacres,
Noël, notre baptême, nos ordinations…
Saint Léon le Grand, dans sa lettre à Flavien, dévoile quelque peu ce mystère que nous nous préparons à célébrer « La petitesse a été assumée par la majesté, la faiblesse par la force, l’asservissement à la mort par l’immortalité… » Dieu, en Jésus, prend notre condition d’homme pour nous associer à sa divinité. Il vient pour nous rendre « participants de sa nature divine » (2 P, 1-4) en faisant de nous des fils avec le Fils.
Cette modification essentielle de notre être se réalise sacramentellement dans le baptême, qui fait de chacun des nous, dans ce monde et pour ce monde, des prolongements de la présence du Christ, prêtre, prophète et roi.
Pourquoi, comme évêque, prêtre ou diacre, avons-nous l’habitude de mettre en valeur le jour anniversaire de nos ordinations, alors que l’anniversaire de notre baptême passe souvent inaperçu ?
Si nous honorions le jour de notre baptême comme le moment fondateur de nos chemins de vie chrétienne, y compris pour les ministres ordonnés que nous sommes, il serait sans doute plus facile pour les membres de nos communautés d’entrer dans ce chemin de synodalité, de coresponsabilité, auquel nous appelle le Pape François.
N’hésitons pas, peut-être, à l’occasion de ces célébrations des mystères chrétiens de la Manifestation du Seigneur (Noël, Épiphanie, Baptême du Seigneur, Cana…), à rappeler à tous ces baptisés qui vont se rassembler, la grandeur de leur condition. Qu’ils se sentent autorisés, invités, à s’exprimer à regard de l’avenir de l’Église, Corps du Christ. Ils sont aussi le Christ !
Quelle joie, avec la grâce de nos ministères ordonnés, que d’être au service du déploiement de l’incroyable don du baptême, qui prolonge dans l’espace et le temps la grâce de la Nativité ! Quelle joie de nourrir et de restaurer la vie baptismale, par l’annonce de la Parole, la célébration de l’Eucharistie et le don de la Miséricorde.Amis et frères, ces temps sont rudes pour notre monde et notre Église, mais que cela ne nous empêche pas d’être envahis par cette joie intérieure si forte. Le Seigneur vient nous rejoindre au cœur de nos ténèbres et nous ouvre un horizon de lumière.
Très fraternellement à chacun.
+Jean-Marc Eychenne – Évêque de Pamiers, Couserans et Mirepoix
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