L’AMBITION DU SYNODE SUR LA SYNODALITÉ

par | 18/02/2022

J’ai été frappé d’entendre un ami qui, en novembre, montrait un scepticisme certain vis à vis de la démarche synodale, témoigner aujourd’hui, publiquement qu’il l’accueillait désormais avec de plus en plus d’intérêt. Au fur et à mesure que les rencontres de son groupe se sont succédées, l’appétence pour la démarche a grandi en lui. Cette conversion du regard est l’illustration du travail de l’Esprit chez tous ceux qui veulent discerner ensemble ses interpellations.

La synodalité, c’est-à-dire le fait de travailler avec d’autres est déjà vécue, à divers niveaux dans le diocèse ariégeois et dans certaines paroisses. S’asseoir pour discerner ensemble donne des couleurs inédites et un dynamisme à la vie chrétienne. Le partage de la Parole de Dieu en groupe, l’apprentissage du débat en Eglise à condition qu’il soit empreint de respect et d’estime, la confrontation bienveillante ouvre un chemin fructueux de discernement. Ensemble, on voit plus clair. Ce n’est pas un hasard si, parmi les Paroles que nous a données le Christ celle-ci :

« Chaque fois que deux ou trois seront réunis en mon nom, je serai au milieu d’eux »

Figure au hit-parade de la mémoire collective chrétienne. Comment pourrait-on s’inscrire en faux devant une parole du Christ !

La démarche synodale – le travail en commun – voulue avec force par le pape François ouvre une brèche dans le mur planétaire de l’individualisme, malheureux symptôme qui ruine principalement les sociétés occidentales focalisées sur les droits de chacun. Cet individualisme a largement déteint sur les Eglises qui sont naturellement à la peine, car cet esprit est, tout simplement, contraire à ce qu’est l’Eglise, à sa nature : un rassemblement, un lieu de vie commune. Qu’un milliard de personnes soient appelées à réfléchir ensemble sur la marche de leur Eglise, ferment dans la pâte du monde, est une énorme chance pour la planète entière.

La synodalité est une invitation à retrouver le sens et la joie de la vie collective. En petits groupes et en assemblées plus vastes. Elle a pour mission de casser le repli et l’isolement qui finissent par générer un sentiment de tristesse. Ne l’avons-nous pas constaté avec la pandémie qui a instillé des quantités de traumatismes. La saga du Covid 19 est certainement un signe, un kairos, qui en appelle à notre lucidité. Elle nous invite à un contre-pied, à donner de l’ampleur à la vie collective. Et particulièrement en Eglise.

Il est toujours temps de rentrer dans la démarche synodale, de s’adjoindre à un groupe, de trouver la personne visionnaire qui vous en indiquera un. Il n’est pas trop tard.

Nous qui dépouillons les contributions individuelles ou collectives, nous avons la certitude que les paroisses, le diocèse et l’Eglise tout entière en sortiront plus imprégnés de la volonté du Christ et, de ce fait, largement dynamisés.

La démarche du Synode est vraiment prophétique.

                                      Pierre Assémat, référent diocésain