Dans tous les diocèses du monde, la marche synodale 2021-2023 s’élance. Le pape François souhaitait une vaste consultation. Il croît à ce que l’Église appelle, depuis toujours, le « Sensus fidei fidélium » et qu’il traduit par une expression très imagée : « le flair des fidèles ».
En France, de très nombreuses paroisses, établissements scolaires, fraternités, équipes du Rosaire, mouvements, le Secours catholique et bien d’autres entités créent des groupes pour se saisir des questionnements du Synode.
Très significatif, des personnes qui s’étaient éloignées de l’Église s’adjoignent, ça et là, à des groupes existants. D’autres se constituent. Il y a un grand besoin de parole dans l’Église. La publication du rapport Sauvé a, semble-t-il, joué comme un électrochoc.
En Ariège, la petite équipe qui se réunit autour du référent diocésain pour le Synode s’est mise au travail depuis le mois d’Octobre. Elle accumule les rencontres. Elle constate une dynamique. Nous sommes six laïcs, trois en activité professionnelle trois à la retraite. Deux femmes dans le groupe. Un jeune homme de 27 ans qui a connu la précarité. Nos rencontres se déroulent dans un vrai climat de confiance. Plus nous allons, plus nous voyons l’immensité de la tâche.
Quelle est la tâche de l’équipe de référence :
- Bien sûr recevoir les réponses à la consultation. Des réponses dont il est préférable qu’elles ne soient pas rédigées dans l’agitation du Café du commerce. L’appel à l’Esprit saint dans la prière est recommandé. Tout comme le travail en groupe. Mais chacun est libre de répondre ainsi qu’il le souhaite, seul ou en mêlant sa voix à une collectivité. C’est la liberté des enfants de Dieu.
- La synthèse diocésaine, qui doit être réalisée dans un esprit de discernement et d’impartialité, sera adressée à la Conférence épiscopale de France avant le 15 mai. Les réponses ne doivent donc pas arriver le 14 Mai…
Il est apparu à l’équipe de Référence que se contenter de recevoir les réponses, de les sérier, d’en tirer la quintessence n’est pas suffisant. Si tel était le cas, nous serions restés quasiment les bras croisés depuis le 17 octobre, date d’ouverture du Synode. Comme toutes les équipes de référence de France, nous devons inciter à la démarche synodale, dynamiser, là où il nous semble que cela est nécessaire. Y compris dans les angles morts. Avec tout sauf un esprit invasif.
Beaucoup de personnes de ce diocèse ont en mains les quatre questions qu’on peut aussi retrouver sur le site diocésain. Mais pour être aidé, il est très utile de se munir des dix pôles de réflexion donnés par Rome et bien résumés par l’équipe de Référence du diocèse de Toulouse et que celle de l’Ariège utilise.
Pour son renouveau, l’Église a besoin que circule la parole, pour être en phase avec son temps. « Ecclesiae semper reformanda » disait Saint Augustin au IVème siècle. Traduction : « l’Église, réformée, doit toujours être à nouveau réformée ». Nous avons conscience que l’équipe de référence peut participer aussi, çà et là, à l’émergence et à l’écoute de la parole dans l’Eglise. Nous nous y employons. Nous essayerons d’être à la hauteur de la confiance qui a été mise en nous. Nous garderons notre liberté de ton.
Pierre Assémat