Cela vient-t-il de l’Esprit-Saint ou du mauvais esprit ?
Continuant à tracer son sillon avec constance le Pape François, en mars 2018, nous invitait à prier pour que « l’Église tout entière reconnaisse l’urgence de la formation au discernement spirituel, au niveau personnel et communautaire. ». Et il ne cesse, année après année, en authentique jésuite, de revenir sur cette priorité.
Un disciple de Jésus est quelqu’un qui se laisse guider par le souffle de l’Esprit. Il va où le Seigneur le conduit. Il reçoit de Lui à la fois la direction à suivre et l’énergie nécessaire pour avancer. Selon la belle expression de Madeleine Delbrêl, les chrétiens sont « des agis qui, sur les doigts du Saint-Esprit, sont un gant de peau bien souple ».
Mais comment s’assurer que ces élans qui nous habitent soient les fruits de l’action de l’Esprit plutôt que « de mauvais ferments de notre vieille nature » ? Certes, y a des vents qui sont annonciateurs d’une pluie paisible et bienfaitrice, qui irriguera le sol et lui permettra de donner son fruit ; mais il y a aussi des vents de tempête, annonciateurs de destruction et de mort. Nous avons besoin, dans la solitude de la prière et dans la rencontre fraternelle, d’apprendre à discerner entre ce qui vient de l’Esprit de Dieu et ce qui vient de l’esprit du mal.
Sans doute nous faudrait-il nous engager dans un chemin éducatif, qui nous aiderait, sous la conduite du Seigneur et de son Église (comme pour les pèlerins d’Emmaüs en Luc 24 ou la Samaritaine en Jean 4), à poser des choix qui soient éclairés par la vraie Lumière. Ce serait un apprentissage, qui nous rendrait capables de nous laisser guider, de façon habituelle, par Dieu lui-même plutôt que par nos mauvais démons. Or, nous savons que, pour apprendre, s’initier à un savoir ou une pratique, il nous faut « prendre le chemin de l’école ». Pourquoi dans les semaines ou les mois qui viennent, ne pourrions-nous pas nous soucier de mettre en place une formation au discernement des esprits ? Nous serions aidés par des frères et des sœurs habitués à cela : des Jésuites ou bien encore des religieux et religieuses de spiritualité ignatienne.
Et si nous prenions date pour tel projet ?
+ Jean-Marc Eychenne – Évêque de Pamiers, Couserans et Mirepoix