« L’Église doit être le lien de la Miséricorde gratuite, où tout le monde peut se sentir accueilli, aimé, pardonné et encouragé à vivre selon la bonne vie de l’Évangile » nous dit le Pape François dans son Encyclique « La Joie de l’Évangile » au n° 114. Voici le cœur de cette réflexion que je veux vous partager en cet Effata de septembre 2018.
À l’aube d’une nouvelle rentrée, qui n’est pas seulement scolaire mais pastorale aussi, c’est-à-dire où nos communautés chrétiennes vont reprendre le rythme normal de l’année liturgique, des Fêtes, des temps forts de ses activités diverses et variées : Une question se pose à chacun d’entre-nous me semble-t-il !
Cela est d’autant plus vrai que dans les mois passés des bouleversements et des changements divers et variés sont intervenus. Vous pouvez lire dans ce numéro de« Effata » la lettre adressée pas notre père Jean Fauroux aux fidèles des paroisses dont il a été le curé fidèle et zélé pendant tant et tant d’années. Il nous annonce qu’il a dû remettre sa charge curiale des secteurs paroissiaux de Prat et de Castillon dans les mains de notre Évêque – quel changement et quel bouleversement pour le père Jean qui est au service de Dieu et à votre service depuis 61 ans avec tout le courage d’un montagnard ! Notre Évêque qui, lui, a décidé de la confier au père Bertrand de Sentenac qui, du même coup va se retrouver à être désormais en « charge des âmes » (Curé = Cura Animarum = avoir la charge des âmes) de tout le Couserans… À l’exception du secteur de Saint-Lizier – Sainte Croix secteur des « Irréductibles gaulois » Rire !!!). Quelle Charge et quelle responsabilité ! En ce qui me concerne, qui ne le sait pas ? Depuis le mois de mars dernier, j’ai dû m’absenter « physiquement » très souvent (au regard de certains, bien trop souvent…), et essayant de faire face bien pauvrement à une situation familiale difficile de porter aussi intérieurement le poids de me sentir encore moins à la hauteur que par le passé de la mission qui m’a été confié comme curé de Saint- Lizier-Saintte Croix. Volontairement, je ne dirai rien de l’état de santé de notre père Mario qui avec tant de générosité et de fidélité sert vaille que vaille.
Avec, entre autres, tout cela, nous voici donc à l’aube d’une nouvelle rentrée pastorale, où « la donne » est modifiée, changée et bouleversé pour nous tous.
La 1re chose qui me vient à l’esprit et au cœur est de ne très certainement pas s’y engouffrer « Tête baissée », « en conquérant fier et chantant » à l’image d’un « petit coq gaulois ». La marche de l’Église n’est pas une « marche de fierté », la « marche victorieuse d’un conquérant » elle est celle de l’Évangile du Christ qui rejoint l’homme sur son chemin et avance avec lui à son pas.
La 2e chose qui me vient à l’esprit, et qui est fondamentale, est cette question que chacun de nous, prêtres, diacre, consacrées et fidèles devons nous poser inlassablement : Quelle est la volonté de Dieu ?
Qu’est-ce que Dieu veut pour SON Église, pour nos communautés, pour les fidèles dont nous avons la charge et pour nous ses serviteurs et les serviteurs du peuple de SES enfants.
Et la 3e chose, essentielle pour la vie de l’Église et de nos communautés, sur laquelle je m’arrêterais un peu plus aujourd’hui : Que savons-nous encore de la Miséricorde ? Que faisons-nous encore de la Miséricorde ?
Bien chers amis, n’oublions pas que l’Église est née à l’heure de la Croix. Que la première communauté chrétienne est la communauté de la Croix. Elle était essentiellement, fondamentalement et totalement la communauté de la Miséricorde à l’heure où le Christ se donnait sur le bois de la Croix par amour et pour la vie de l’Homme.
C’est la communauté constituée par le Christ, au centre, sur la croix, le cœur transpercé et ouvert, avec autour de LUI, orientés ver LUI, et à SES pieds, des pauvres disposés à tout recevoir de lui. C’est-à-dire, Marie-l’Immacculée, le petit Jean (les plus jeunes et le moins expérimenté des apôtres… 16 ans environ), Marie-Madeleine, la pécheresse de notoriété publique, les deux larrons (un « bon » et un « mauvais ») et quelques autres Juifs qui ont désiré sa mort ou pas et païens qui ne croyaient en on ne sait quoi… s’ils croyaient en quelque chose ! Voici la première communauté chrétienne. La Communauté de la Croix… La communauté de la Miséricorde. La communauté pour laquelle le Christ a voulu être transpercé pour les aimer jusqu’au cœur de leur misère et ainsi les sauver !
Que nous dit donc cette première communauté chrétienne aujourd’hui à l’aube de cette rentrée pastorale nouvelle ?
« Que savez-vous encore de la Miséricorde de notre Seigneur ? »
Il pourrait sembler qu’un certain nombre réagissent et vivent nos communautés comme si d’un côté il y a ceux qui sont faits pour donner la miséricorde et d’un autre, ceux qui sont faits pour la recevoir.
Pour le dire autrement et plus directement, que les prêtres existent pour donner la miséricorde, pour faire miséricorde… Et les fidèles, pour la recevoir. Mais dans ce cas là – (comme l’a écrit si justement et si fortement Monseigneur Gérard Daucourt, ancien évêque de Troyes, d’Orléans et de Nanterre, qui prêchera la retraite des prêtres de notre diocèse début octobre à l’Abbaye d’En Calcat) – dans ce cas là : « La Miséricorde est pour tous… Sauf pour le prêtre ! »
Tant pis si le prêtre n’est pas parfait ! Qu’il se débrouille avec ses problèmes, ses faiblesses, ses pauvretés et ses fragilités et surtout avec ses péchés… Ou qu’il débarrasse le plancher de nos montagnes et de nos troupeaux !
Or, comme le prêchait saint Jean-Marie Baptiste Vianney, curé d’Ars, et saint patron de tous les prêtres : « Le prêtre ne l’est pas pour lui-même ! Il l’est pour vous ! »
NON ! Le prêtre ne l’est pas par lui-même et pour lui-même. Il l’est avec vous et pour vous, et vous êtes « fidèles » avec lui et pour lui… Et TOUS ensemble orientés et centrés sur le Christ. Oui ! Le prêtre a besoin de Tous pour recommencer sans cesse à le devenir et à le Redevenir d’une certaine manière. Il a besoin de recevoir de vous, en retour de son propre Don, ce qu’il annonce et qu’il vous offre de tout son cœur (aussi limité, pauvre et fragile soit-il !). Et cela est également vrai de vous les fidèles !
Nous sommes tous nés de la Miséricorde depuis la première communauté de la Croix, et nous ne continuerons pas à vivre et à grandir en chrétien authentique sans la miséricorde au centre de notre vie et entre nous. La Miséricorde, elle a un Visage, un cœur et une force… Le Christ !
« Misericordiam Agite ! » « Faites Miséricorde ! »
Père Éric Pouvaloue, curé de Saint-Lizier-Sainte-Croix
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