Jésus précède la foule. Le temps est au départ et au commencement. A l’écart, sur la montagne, Jésus inaugure son ministère public, et la teneur de ses propos donne déjà la clef de l’avenir. Le pauvre, le doux, l’artisan de paix, le rejeté, c’est Jésus lui-même !
Toute la vie publique de Jésus est lente montée vers Jérusalem, don qui s’accomplit peu à peu, pour devenir total. Depuis cette parole sur la montagne, Jésus ne cesse d’écrire dans la chair des rencontres et des événements le don de sa vie. Entre le Mont des Béatitudes et la colline du Golgotha, sa mission se résume à aimer, à guérir, à relever, et à donner des repères aux pas de l’homme qui cherche son Dieu.
La quête de bonheur de nos contemporains, notre propre quête de bonheur, ne peuvent aujourd’hui ignorer ce chemin des Béatitudes que nous entendons le jour de la Toussaint dans l’évangile de Matthieu. La parole de Jésus n’a rien d’une publicité tapageuse. Le bonheur qu’il annonce n’a rien non plus de la futilité des bonheurs de nos publicités. Jésus ouvre l’avenir au grand souffle de l’esprit. Il indique le chemin qu’il va prendre et vivre jusqu’au don de sa vie.
« Déjà là » et « encore à venir », le bonheur des Béatitudes est à chercher et à accueillir au cœur même de notre existence, et de notre monde, dans notre manière même de suivre le Christ.
Le chemin du bonheur que Dieu offre est exigeant. Sans doute n’est-ce pas par hasard que le discours sur la montagne s’ouvre par la parole « Heureux les pauvres ! ». Donner de soi, à la manière du Christ, révèle à l’homme quelque chose du bonheur auquel Dieu l’invite. Donner de soi à la manière du Christ fait de de nous des témoins, des ouvriers du Royaume.
Et surtout, soyez heureux ! Très belle fête de la Toussaint !
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