Pour vivre comme un don et révéler une présence

 

Tout ce qui existe, existe donc pour pouvoir « vivre » comme Dieu, c’est-à-dire comme   un don, comme un amour reçu et donné. Mais la Création ne peut vivre cette expérience qu’à tra­vers l’homme. Seul dans l’homme, microcosme qui condense en lui l’univers, mais qui vit du souffle que le Dieu personnel a directement insufflé sur son visage, le monde peut corres­pondre à son caractère sacré secret, c’est-à-dire être vu comme un don.

Un don est toujours une réalité personnelle : il comprend, d’une certaine manière, celui qui l’a donné et il demande à celui à qui il est offert de le voir réellement ainsi, comme une réalité trans­parente du visage du donateur, un don pour faire savoir que l’on s’aime et faire de la vie de l’autre une communion avec soi. Il appartient à l’homme de déchiffrer de façon libre et créatrice la révélation de ce don. Et il appartient tout autant à l’homme de saisir le monde dans sa communion avec Dieu.

 

Le destin de l’homme détermine le destin du monde

 

La Création est donc un lieu où nous sommes invités à découvrir une présence. Mais cela veut dire que c’est la capacité de commu­nion de l’homme qui conditionne l’état de la Création. C’est là notre grande responsabilité.

Lorsque nous ne parvenons pas à déchiffrer la présence qui habite les choses, tout devient banal et opaque, cesse d’être un moyen de communion et devient une occasion de tenta­tion et de chute.

Tout cela débute dans le cœur de chacun de nous et se diffuse à travers nos pensées, nos intentions, nos comportements, nos habitudes, aussi bien à un niveau indivi­duel qu’à celui des groupes sociaux.

Pour faire partie de cette chaîne qui banalise ou défigure le don de la Création, il n’est pas nécessaire alors d’être des criminels : il est « suffisant » de ne pas reconnaître le don que représente l’autre – n’importe quel autre -, du parent au voisin, du collègue de travail au pauvre que  je croise sur la route, de l’ami au migrant qui cherche du travail ou un appartement dans  lequel vivre… Ce qui se passe dans le cœur de l’homme a une signification universelle et s’imprime dans le monde. C’est donc le destin de l’homme qui détermine le destin de l’univers.

 

Notre Mère la Terre